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Comptines & Compagnie
 
roman jeune lecteur
À la poursuite de l’enfantôme
souligne

Jean-Baptiste EVETTE
illustré par Sylvie SERPRIX
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Hors-piste, août 2008
160 pages - 8,50 €


Char (Charles, quinze ans) et sa petite sœur Jazz (Jasmin, six ans) s’installent en Normandie avec leur mère, Laura. Un déménagement dans une ville sans charme, un nouveau collège (résultats en berne), une vie plus étriquée (finances en crises) et des problèmes de logement… Char peine à trouver des avantages à la séparation de ses parents ! La situation semble s’améliorer quand Laura trouve un travail et surtout un appartement dans une résidence calme, moderne, assez proche du centre ville, contenant des appartements vastes, lumineux et peu chers qui bizarrement sont presque tous vacants. Une embellie de courte durée. L’immeuble est comme inachevé (un couloir sans fenêtre tapissé de plaques de métal dont l’une ouvre sur un espace en friche, juste sous des piliers de beton) et secrète des bruits désagréables, qui réveillent Jazz la nuit. La fillette a beaucoup d’imagination, certes, mais quand elle se met à parler toute seule dans sa chambre… et qu’une drôle de petite voix lui répond, Char s’inquiète vraiment. Pourquoi sa petite sœur s’entête-t-elle à dire qu’elle parle avec un « enfantôme », une petite fille prisonnière de la maison ? Quand il devient évident que le psychologue consulté par Laura ne peut pas grand-chose pour Jazz, Char décide de l’aider à sa façon, en menant l’enquête sur l’histoire de son immeuble et de ses occupants. Une enquête un peu spéciale, où il remonte le temps jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et qu’il fait caméra en main, prétextant un devoir scolaire…

Un très bon roman jeune lecteur, qui croise plusieurs chemins souvent empruntés en littérature jeunesse : ni vraiment roman-miroir (bien que les tourments adolescents de Char soient très bien rendus) ni totalement fantastique, L’Enfantôme nous engage sur des pistes mêlées avec beaucoup de bonheur. L’hommage au cinéma fantastique est réussi et non démonstratif. Au cinéma Rex, Charles se repaît de vieux films en noir et blanc – Freaks et autres Nosferatu – pourtant les références de cette histoire seraient plutôt du côté de Kubrick (le petit garçon à tricycle dans le couloir fait inévitablement penser à celui de Shining ) ou de la plus récente adaptation des Innocents (les enfants-morts revenants de The Others d’A. Amenabar) ; quant à la couverture on pense à l’affiche de Peping Tom . Précision : toutes ces références, discrètes, n’encombrent pas la lecture et ne constituent pas des clefs. Par contre, le film réalisé par Char et qui permet de dénouer le drame est un bel hommage à la fonction cathartique du 7° Art… du point de vue de ceux qui le font ! Sincère, totalement inexpérimenté et avec un équipement minimaliste (montage en direct, pas de voix-off, pas d’éclairage…) Char fouille la mémoire collective avec des moyens très actuels. Le contraste entre cette démarche pragmatique, décrite de manière réaliste et le contexte pour le moins étrange dans lequel elle s’inscrit est assez jouissif et l’auteur assez intelligent pour laisser planer le doute jusqu’au bout : qui de Char ou de Jazz aide l’autre à grandir et affronter ses peurs ? Le livre achevé, il demeure un sentiment d’étrangeté, d’incertitude sur les connexions entre le réel et l’imaginaire et c’est tant mieux !

par Corinne Chiaradia

Date de publication de l'article : mardi 25 novembre 2008.

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