documentaire

Demain le monde

Article rédigé par Aude Vidal

Philippe GODARD
Éd. De La Martinière, sept. 2007
21 €

Rappelez-vous, 2007,l’année où l’on découvre l’écologie :Nicolas Hulot ou Al Gore permettent au grand public des’inquiéter enfin de l’effet de serre ou de labiodiversité. Côté édition jeunesse, on nelaisse pas passer l’occasion de ce surgissement médiatique, etles nouveautés du documentaire jeunesse ont souvent àvoir avec le « développement durable ». Souventorientés « les gestes pour sauver notreplanète », ces bouquins mettent en scènel’éco-citoyenneté. Parfois de manière assez fine,quand une double page « au supermarché » voitcommenté chaque point noir : surgelés, produitssuremballés, surconsommation de viande, etc. Mais toujours defaçon partielle, car l’éco-citoyenneté estjustement un concept qui refuse une compréhension globale desproblèmes écologiques. Mis de côté lesenjeux de l’inégalité ou de l’organisation sociale, il nereste plus qu’une unanimité de bon aloi. Aussi le simplismerelatif de ces titres n’est-il pas dû uniquement à lavolonté de s’adresser à un public très jeune.

Philippe Godard propose des documentaires pour un lectorat plusâgé, pré-ado ou ado. Cela lui permet deprésenter l’écologie comme une idéologie àpart entière, dans son opposition à une autreidéologie, le productivisme. Son Dico de l’écologie(La Martinière, 2006) ne présente donc pas que desentrées sur des sujets techniques (énergie,déchets, climat, etc.), mais aussi des figures del’écologie, théoriciens ou acteurs politiques.
Demain le monde,sans se réclamer de l’écologie, présente sous uneforme quasi-encyclopédique les difficultés auxquellesseront confronté-e-s plus que jamais le monde et seshabitant-e-s. Problèmes environnementaux, mais aussi sociaux(démographie, inégalités, migrations, guerres,etc.) ou géopolitiques. Ces trois parties, trèséquilibrées, de l’ouvrage, sont complétéespar des questions de l’auteur sur des sujets qui lui tiennent àcœur. Citons : « Demain, le travail sera-t-il encore nécessaire ? »,qui aborde le choix nécessaire entre fuite en avant de laproduction/consommation ou réduction du temps de travail. Ouencore « La vitesse nous fait-elle gagner du temps ? »,question paradoxale que l’écologie a su poser au monde devantles exploits techniques de la vitesse et de lasimultanéité.

Le livre est d’une lecture (mais on suggère plutôt laconsultation régulière) très agréable. 200pages maquettées de manière dynamique, avec desdessins pleins d’humour, où l’on rebondit sans cesse d’unencadré à un texte bien rythmé, en passant parquelques cartes, tableaux ou schémas. L’engagement et laprécision du propos se rejoignent dans une volonté defaire savoir, de faire comprendre, quel que soit l’âge de la vie.