Escalier C


Auteure : Elvire Murail (Moka)
Éditions : L’école des loisirs
Collection : Médium
Prix : 7 Euros

Escalier C est le nom que porte la partie de l’immeuble où habitent six personnes :
Coleen Shepherd, un homme faible, délicat et qui nous étonne par sa patience. C’est un personnage compréhensif, indispensable au déroulement de l’action.
Virgil Sparks, locataire qui entretient une liaison pour la moins banale avec la troisième personne de l’escalier C, Béatrix Holt.
Bruce Conway, un garçon endetté jusqu’au cou mais son côté souriant et sa bonne humeur enchantent tout le monde.
La cinquième personne est absente à nos yeux car peu d’information nous est fournie sur cette vieille veuve d’origine juive, Mme Bernhardt.
Et notre héros, Mr. Tuncurry, un personnage hors du commun, nous surprend, nous fait sourire, tout en nous faisant découvrir son côté monstrueux.Les personnages dans les récits sont souvent presque parfaits, non pas sans problèmes mais pourvus d’une gentillesse parfois introuvable dans la société.
Mais Forster Tuncurry est cynique, refuse toute aide de quiconque et voit à travers son regard gris un monde qu’il considère comme trop ordinaire.
Sa méchanceté nous étonne, elle est si désarmante. Forster est tellement lunatique que ses gentillesses, si rares sont-elles, nous émeuvent. Son charme est caractérisé par ses yeux de la même couleur qu’une huître, par sa capacité à rester calme alors qu’intérieurement, il est terriblement en colère, ainsi que par ses relations avec les amis et ennemis que sont ses voisins. Dans Escalier C, le monde tourne autour de F.Tuncurry et cela nous plaît tellement qu’on en oublie les rares imperfections du livre.
Escalier C nous offre quelque chose de génial : on croit au récit. D’abord parce que les personnages présents sont très réalistes mais aussi parce que rares sont les textes où le personnage principal est aussi cynique et méchant que notre héros. Mon opinion tient en deux phrases :
Un livre parfait car quand je l’ai refermé, j’ai souhaité ne pas l’avoir lu pour le rouvrir et retrouver cette impatience qui m’a entraîné le long des mots.
Moka ne nous déçoit jamais et surtout pas dans Escalier C, excellente oeuvre d’une excellente écrivaine, on se précipite sur les suivants...