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Un petit village bangladaistraditionnel, une famille au bord de la pauvreté, mais unie : lepère conducteur de rickshaw (genre de taxi tractéà vélo), la mère au foyer et leurs deux fillettes.Naima, l’aînée, a dû quitterl’école, trop coûteuse. Et maintenant,cloîtrée à la maison, elle envie son ami Saleem quipeut contribuer aux dépenses de sa famille en conduisant lerickshaw de son père. Mais elle, une fille, exercer unmétier... Que dirait-on au village ? Ménage, cuisine,tâches monotones qui ne rapportent pas un sous, voilà sonhorizon immédiat. Pourtant elle se sent forte, pleined’idées et elle a un don : elle invente et dessine lesplus beaux alpanas du village, ces motifséphémères qui décorent les seuils desmaisons.

Pour aider sa famille, après bien des difficultés,Naima trouve la force de transgresser les interdits. Elle sedéguise en garçon avec l’aide de son ami Saleem etva en secret tenter sa chance dans un village voisin. Elle se proposecomme aide pour décorer les rickshaws dans un atelier deréparation dont le propriétaire vient de mourir. Etlà, surprise : c’est la fille de celui-ci qui a reprisl’affaire, contre la tradition, grâce à un emprunteffectué dans une banque de femmes... Chanceinespérée pour Naima, qui, gagnantl’adhésion de sa famille, est engagée commeapprentie et va enfin se revendiquer comme fille exemplaire,travailleuse, douée et en route vers l’autonomie...

Ce court et agréable roman sonne juste : personnages, vieau village, relations familiales et sociales... bien que, sans doute,les facteurs très positifs qui permettent un « happy end » soient encore rarement concomitants dans laréalité d’un petit village du Bangladesh : lepère de Naima est particulièrement aimant, ouvert,respectueux du bonheur de ses filles et plus tolérant que lamoyenne. Elle peut compter sur l’amitié rare d’un garçonet surtout elle a la chance de rencontrer l’une de cescourageuses pionnières du Bangladesh et de l’Inde actuels : des femmes de milieux très pauvres qui, en créant deminuscules entreprises grâce au microcrédit, rendentpalpable un espoir d’avenir meilleur pour leur pays... Allez lesfilles !